« Vivre avec la faune sauvage »
Un rapport de l’Académie Vétérinaire de France
Le 17 novembre 2025, l’Académie Vétérinaire de France (AVF) a publié un rapport sur le thème « Vivre avec la faune sauvage » qui appelle à une gestion rénovée et rationnelle des dommages et nuisances liés aux animaux sauvages. Dans son courrier d’accompagnement à la Ministre de la Transition Écologique, l’AVF recommande notamment :
• Une caractérisation objective et comparative des bénéfices écosystémiques et des dommages causés par chaque population concernée ;
• Des décisions fondées sur la preuve scientifique, à l’aide de structures de concertation réunissant l’ensemble des acteurs du territoire ;
• Dans une démarche éthique, la préférence donnée aux mesures de prévention non létales ;
• Une évaluation systématique des effets des actions engagées, afin d’ajuster les pratiques dans un processus itératif.
Le président de l’AVF espère que ce rapport servira de ressource utile notamment dans les échanges en cours sur la classification des Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts (ESOD).
Ce rapport académique de 76 pages est appelé à devenir un marqueur de l’histoire des ESOD, une histoire au cours de laquelle les arguments scientifiques ont plus souvent été pris en compte dans les tribunaux que dans les préfectures et ministères.
L’écologie est une science, et la science n’est ni une opinion ni une idéologie. Certes la science n’est pas vérité, elle peut se tromper et être sous influence. Toutefois sa méthode de construction dynamique et plurielle de la connaissance en font aujourd’hui notre meilleur système de compréhension du monde. Il existe aussi un savoir intuitif, issu de l’expérience et du « bon sens », qui a guidé les actions humaines pendant des dizaines de milliers d’années. Ce savoir a une vraie valeur et il serait tout à la fois absurde de ne pas l’entendre, comme de lui confier la gestion des enjeux sociétaux du XXIe siècle.
Les vétérinaires sont à l’intersection de ces différentes approches, à l’écoute des arguments qui permettent tous de mieux comprendre le monde. Mais les vétérinaires sont d’abord des scientifiques, et nous saluons le travail académique sur les ESOD qui contribue à notre fierté collective. Engagée dans les collectifs associatifs Renard 63 et Renard Grand Est, grâce à la mobilisation de son groupe de travail ESOD, l’association Vétérinaires Pour la Biodiversité (VPB) veut contribuer à l’engagement de la profession en faveur d’une santé globale.
Saluons pour finir l’initiative AVF d’une journée « Les vétérinaires et l’Anthropocène » le 20 novembre dernier au cours de laquelle le Dr Hugo Sentenac, Enseignant-Chercheur, a officiellement présenté VPB, ses objectifs et ses méthodes.
Il est tard, mais pas trop tard, pour que notre belle profession assume un rôle d’arbitre des enjeux sanitaires et environnementaux auxquels nous faisons face.